Chevy Bel Air, Buick Station Wagon, Pontiac Safari : des noms qui vous font rêver ? Aux US et en Europe, ces voitures sont l’affaire des collectionneurs, mais à Cuba elles restent le moyen de transport n°1.

En arrivant à Cuba pour un mois, j’avais planifié les grandes lignes de mon itinéraire à travers l’île : Cienfuegos, Trinidad, Santiago… Je pensais utiliser les lignes de bus qui circulent entre ces villes de jour ou de nuit. Mais dès mon premier soir à La Havane, en discutant avec des voyageurs de mon hôtel, j’ai décidé de changer mes plans pour me joindre à leur groupe en partageant les frais pour un trajet vers la vallée de Viñales en américaine des années 50. Ca a été la meilleure idée du voyage !

La voiture n’est pas le seul moyen de transport à Cuba : les « bicitaxis » sont les plus pratiques pour se déplacer en ville.

Ma traversée de Cuba

C’est Enrique, le gérant de notre hôtel, qui a organisé le trajet avec des chauffeurs de sa connaissance.  Le matin à 8h, ce sont deux Chevrolets 6 places qui nous attendent à la porte. Yuri, chauffeur et mécano attitré de notre voiture, est jeune et sympa et la Chevy est plutôt confortable… à moins d’être assis sur la place centrale de la banquette avant : dans ce cas il faudra se contorsionner chaque fois  que le chauffeur change de vitesse ! Direction Nord-Ouest pour rejoindre Viñales : au fil du voyage, les paysages changent et deviennent superbes : arrêt photo pour tout le monde ! Encore un peu de route et nous voici arrivés à destination, jusqu’à la porte de la « casa » qui va nous loger. Yuri passera l’après-midi entier à travailler sur son moteur avant de repartir.

Après cette première étape, j’ai enchaîné les trajets vers l’est de l’île en alternant bus de nuit, pour gagner du temps, et ces bijoux des années 50, pour la part de rêve. Car mieux vaut prévenir : on ne les choisit pas pour le confort ! Bien que ces voitures soient entretenues comme de véritables trésors par leurs chauffeurs-mécaniciens, le poids des années se fait sentir : vitres bloquées fermées – pour effet sauna – ou ouvertes – pour effet hélicoptère, amortisseurs fatigués sur bitume défoncé par les camions, ou encore autoradio à cassette unique de reggaeton pendant 4h… mais avouons-le, tous ces petits désagréments font aussi le charme de ces trajets mémorables !

Et vous… prêt/prête un voyage à Cuba ?

Pour faire un tour dans un de ces carrosses, c’est tout simple : chaque cubain a un parent ou un ami qui fait le taxi . Car si on a une voiture, on la rentabilise! Il suffit de demander à son logeur ou à son hôtel qui aura certainement un chauffeur à recommander. Quant à ceux qui veulent pouvoir choisir la voiture qui les fait rêver, il suffit d’aller faire un tour sur les places principales ou aux alentours des stations de bus et de discuter le prix avec les chauffeurs garés dans la rue. Pour espérer en conduire une, il faudra débourser plus et vous contenter du tour du Malecon à La Havane. Mais c’est encore une expérience qui n’a pas de prix !